Vendredi 14 juin – Départ à la voile, comme d’habitude (sauf à Vulcano) pour une petite traversée qui doit nous mener … on ne sait pas encore où. Pierre nous donne, comme d’habitude, l’heure à laquelle on n’arrivera pas. On s’y fait, à force, mais on a beau le savoir, on cherche toujours à savoir à quelle heure on arrive. On a mis les cartes côte à côte, et on a suivi le trajet emprunté pour la croisière. Et là, on voit bien que nous sommes sur le chemin du retour. Ce serait resque une surprise, nous avons un peu perdu la notion du temps.
Nous serons à 20 heures 36 minutes et 45 secondes à Anzio.
20h30 : nous sommes arrivés avec 6 minutes et 45 secondes d’avance ! A Anzio, il y a un port, on distingue de l’Aloha, seize petits chalutiers amarrés à couple du quai, et d’innombrables treuils pour leurs filets juste derrière, en avant du port. On se demande d’ailleurs comment il peut rester encore des poissons avec toute cette pêche. D’ailleurs, il n’en reste peut-être plus tant que ça … La ville est certainement grande, nous sommes mouillés par trois mètres sur fond de sable et quelques algues.

Samedi 15 juin – Autre journée de navigation. Il faut remonter. Et parcourir cinquante mille nous prend la journée par ce temps. Mais il ne nous vient pas à l’idée de nous en plaindre.
Arrivée vers 20h30 heures au cap Linaro, devant le port de Santa Marinella. Mouillage sur une plage, une autre. Lucas avait promis de se baigner quelle que soit l’heure, mais le soir venu, le soleil à peine couché, l’envie nous passé à tous. On avait grande faim.
Sébastien a sorti le guide des étoiles et a déjà repéré presque toutes les constellations possibles à cette heure, et indiquées sur le petit guide des étoiles.

Dimanche 16 juin - L’eau est très claire, surtout que le vent n’est pas encore levé. Mais bien froide. Tanpis, on a tellement attendu les bains, au début de la croisière. On dirait qu’en remontant la côte, elle gagne en fraîcheur.
La côte italienne, c’est une immense plage de sable parfois colorée de parasols et transats bien alignés ; juste derrière, une bande de pinède, et de manière inégale, des villes en bordure, ça et là. Ça ne doit pas être très difficile d’acquérir une maison avec vue sur mer en Italie.
Avant de partir, à 10h00, on a voulu faire du fioul, mais à l’entrée du port, on nous signale qu’il n’y a que 2 m de fond aux pompes. Les Instructions nautiques donnaient des fonds variables et nous sommes rentrés prudemment, l’oeil rivé sur le sondeur. Donc demi-tour à regret, car la ballade devait valoir le coup, et que nous voulions acheter du pain et quelques biscuits car nos provisions commencent à baisser, surtout les dessserts, et ça c’es important pour Lucas qui cherche toujours à nous tirer une surprise des placards. Au début, ça marchait mais maintenant, les cartons se vident. Sébastien est toujours content, tout lui va sauf les échalottes, et encore. Mais enfin, s’il y a une petite surprise, il ne dit pas non. En fait de dessert, il nous reste parfois un pruneau, ça peut être aussi un carré de Boursin ; une banane avec de la crème fraiche et du sucre (là, c’est luxe), une barre et demie de chocolat Milka ... soit une tablette divisée par quatre, quelques fines tranches de gingembre confit qui s’était perdu dans le placard et redécouvert tel un trésor ! Sébastien et Lucas déjeunent chacun avec leur pot de Nutella (Lucas était parti acheter le sien, un peu plus gros, à Lipari. Et les pots se vident rapidement).
Nous avons contourné largement le cap Linaro, en partant, car il n’y a pas de fond. C’est vraiment très beau de mer.
Belle navigation par petit temps mais nous avons fini au moteur et nous arrivons à Promontario, étape importante puisque la suivante sera l’île d’Elbe. Et après Elbe, on se sent vraiment sur le retour, chacun avec ses appréhensions ou sa satisfaction. Les jeunes sont contents, on leur a tellement promis une plage encore plus belle. Et c’est vrai, ici, c’est un haut lieu touristique, et ce n’est pas pour rien. On le voit entre autres, aux énormes vedettes qui nous passent à fond devant avant de rentrer au port … bon.
Mouillage sur la plage par 2m50 et bain.
Il y a un peu de brume et beaucoup d’humidité et l’eau dégouline. Tant mieux, cette nuit le bateau sera bien rincé et bien propre si on se lève suffisamment tôt pour l’essuyer.
Demain, nous resterons là toute la journée. Vacances.

Lundi 17 juin – Que dire ? Une journée à rien faire, un peu de nettoyage, un peu de bricolage. Bains. Kayak sur la plage (elle est loin). Bains encore et encore. Petit programme des jours à venir, en fonction de la météo. Nous ne pourrons pas faire la traversée sur la côte (d’Azur) avant dimanche prochain : un coup de vent d’ouest sur Provence est prévu pour la fin de la semaine.
Ce matin, nous sommes allés faire du fioul à Porto Galera. Nous consommons l’équivalent de trois pleins de notre voiture par an. Malgré les départs à la voile des mouillages, nous avons fait en quatre semaine 37 heures de moteur, c’est beaucoup, mais c’est dû au fait que le vent tombe tôt le soir avant nos arrivées. A Porto Galera, nous avons demandé une heure de temps pour acheter du pain et quelques provisions mais (nous sommes bien dans un haut lieu touristique) « Vous restez une heure, vous payez une nuit. Ici, c’est un port privé. Allez voir à Porto Ercole ». Ca fait cher le bout de pain. Nous sommes retournés dare dare à notre mouillage bien aimé.
20h30 : Lucas et Sébastien sont encore sur la plage, à deux pas du Kayak, comme s’il allait s’envoler ; on reconnaît très bien Sébastien parce qu’on voit deux jambes en l’air. Toute la journée on l’a vu faire l’arbre droit. Cet après-midi, ils nous ont quand même suivis au tout début de la plage, près du port : on voulait faire deux pas et visiter les lieux, c’est quand même très chouette ici, et il y a du monde. Pas un souffle, à peine une petite brise de sud qui ne rentre même pas dans la baie.
21h00 : la faim a nous a ramené nos équipiers.
Hier soir, nous avons fêté nos trente ans. Qu’est-ce qu’on pourrait fêter, ce soir ?