Mardi 18 juin – Une journée entière au mouillage de Promontorio Argentario. Pas de vent, les doigts de pieds en éventail, nous avons même mis le taud pour la première fois, soleil oblige.
Nous sommes sur la réserve d’eau (250 l) depuis deux jours. Nous avions au départ 750 litres d’eau, que nous buvons et qui sert pour le reste, vaisselle, rinçages après les bains … Heureusement, il reste un pack complet de bières ! Pierre économise, il savonne nos (toutes petites) vaisselles à l’eau de mer. Nous n’avons presque plus d’allumettes. Il n’y a plus de Nutella non plus. C’est pas qu’on cherche à vous tirer quelques larmes, je pense à certaines qui est entrain de couler son plancher … c’est juste pour dire que ça sent la fin de croisière. Quant au panneau solaire, il a pleinement rempli son travail.
Le livre Longitude de Dava Sobel, m’a donné envie de voir les horloges d’Harrisson, qui sont à Greenwich. C’est grâce à lui que nous pouvons si aisément faire des points, je ne savais pas ça. Le GPS nous semble être un peu tombé du ciel, instrument devenu naturel, évident, trop évident. Pourtant il nous a donné plusieurs fois des positions en côte, alors que nous étions bel et bien sur mer. Enfin, il nous sert bien tout de même …
Lucas a laissé le rideau de sa couchette ouvert … puisqu’il l’a rangée, il dormait dans un fourbi de livres, de montre, téléphone, T-shirts propres ou moins reluisants … tu m’étonnes que les moustiques s’installaient dans sa couchette, ça devait être le marécage là-dedans.
Sébastien s’est plaint pour la première fois : il avait mal aux bras et au dos. Ça ne l’a pas empêché de passer une nouvelle journée la tête en bas et les pieds en l’air.

Mercredi 19 juin – Nous attendons la risée de sud est qui doit nous mener à Elbe ce soir.
La risée est venue, nous filions à 2 nœuds 5 ! A midi, nous avons décidé de mouiller entre l’Isolotto d’Argentario, à un mille : nous partirons demain. Puis au moment du repas, le vent s’est levé, une risée que c’est une risée, et nous avons levé l’ancre, nous n’allions pas rater ça. Elbe est à 53 milles. Sur notre gauche, par le travers, il y a Giglio, l’île sur laquelle s’est échoué le Costa Concordia il y a quelques mois. On le distingue très bien, sur toute sa longueur. Il est couché tout de son long, presque à la verticale, on voit la surface de son pont en entier sorti de l’eau et tourné vers nous ainsi que le château, au milieu.
Plus loin, derrière, on distingue dans la brume Monte Cristo.
Nous avons fait du 7 nœuds ... pendant 5 minutes puis le vent est tombé, Pierre a envoyé le spi, il faisait une chaleur d’enfer par vent arrière, autant dire pas un souffle, nous avons fini par tout affaler. Aller sur Elbe au moteur ??? L’équipage n’est pas contre.
Mouillé vers 18 heures par 9 mètres de fond de sable devant le port de San Stefano, au nord du promontoire. Nous aurons gagné 10 milles avant Elbe. Au-dessus s’étend une jolie ville toute en couleurs. Le coin est très joli, la minuscule plage est pleine de sable et de rochers, pleine de baigneurs aussi, de gosses qui plongent et qui piaillent à qui-mieux-mieux juste à quelques brasses de nous. Nous sommes presque à l’entrée du port, pourtant l’eau est bleue et impeccable, la rentrée au port des bateaux à cette heure-ci (mouille-culs et ferries) est un flot continu mais tout redevient vite au calme. On se remet peu à peu de la chaleur, certains économisent l’eau …

Jeudi 20 juin – 7h00 : nous sommes allés en ville en kayak pour faire des courses, du pain, pizze, et le Nutella pour faire passer les légumes. Les jeunes sont encore dans leur banette.
Midi : départ pour l’île d’Elbe qu’on aperçoit rapidement mais à cette vitesse, et selon les prévisions qu’on ne tiendra évidemment pas, nous arriverons à 20 heures 37 mn et 45 secondes.
15h00 : Pierre envoie les deux spis ! oui oui, l’asymétrique et le spi d’artimon. A 6.5 nœuds, nous arrivons à …
Le coup de vent prévu en côte sur Provence pour dimanche et lundi est toujours d’actualité.
Arrivée le soir sur l’île d’Elbe, dans la crique de Porto di Campo, il y a un joli petit village, mais touristique quand même et agréable.

Vendredi 21 juin – Vent de N/NE, on fait des tours de rôles pour aller en terre en Kayak. Nous partirons demain au Cap Corse, à Macinaggio, on ne pourra plus avoir internet, plus de météos par Meteo Consult.

Samedi 22 juin – La météo semble plus favorable. Pierre a établi son plan.
Traversée prévue pour mardi, arrivée sur Cavalaire ou Porquerolles mercredi dans la journée. Le reste … de toutes façons, Bolluda attend son capitaine vendredi 28 à 6h00 sur le Provence.